Dans la région du Sahel, la recrudescence des violences et conflits armés ont accéléré les déplacements forcés de population, aggravant les niveaux déjà alarmants d’insécurité alimentaire. C’est le cas au Burkina Faso, au Mali et au Niger, qui connaissent aujourd’hui un niveau d’insécurité alimentaire alarmant.
Que signifie la sécurité alimentaire ?
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la sécurité alimentaire existe « lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».
Afin d’atteindre cet idéal, quatre dimensions sont nécessaires : la disponibilité des aliments sur place, le fait que ceux-ci soient abordables financièrement parlant, leur utilisation directe ainsi que la stabilité dans le temps de ces trois dimensions.
Au Sahel, la crise alimentaire n’épargne personne
Au Sahel, la crise sécuritaire conjuguée avec les changements climatiques, a des conséquences dramatiques sur le droit à l’alimentation des populations locales, en particulier lorsque celles-ci sont particulièrement vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes porteuses d’handicap ou encore les personnes déplacées et réfugiées à cause des conflits.
Le rôle de la Croix-Rouge pour répondre aux besoins urgents
Le Mouvement Croix-Rouge, fort de son réseau de volontaires locaux, est en première lignes dans le contexte sahélien pour pouvoir répondre aux besoins les plus urgents des populations, en particulier dans les zones difficiles à atteindre à cause des conflits ou pendant la période de soudure, lorsque les stocks sont vides et les nouvelles récoltes ne sont pas encore faites.
C’est la raison pour laquelle la Croix-Rouge de Belgique accompagne depuis de nombreuses année ses homologues du Burkina, Mali et Niger dans la mise en œuvre de projets humanitaire et de réponse à la crise. Cette réponse prend bien souvent la forme de transferts monétaire aux familles sous forme de coupons pour répondre à leurs besoins, non seulement alimentaires, mais également sanitaires et autres besoins urgents.
Focus sur le travail au Burkina Faso
On estime actuellement à plus de 2 millions le nombre de personnes au Burkina Faso ayant fui leurs villages à cause de l’insécurité et à 3,7 millions de personnes dans le pays qui ont besoin d’assistance, dont 840 000 personnes vivant dans des zones coupées du reste du pays par des groupes armés non étatiques.
Afin d’apporter une réponse rapide et efficace aux besoins vitaux de ces personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère, la Croix-Rouge de Belgique appuie la Croix-Rouge burkinabé sur le terrain dans la mise en place d’opérations de réponses d’urgence en faveur des personnes déplacées internes et des ménages vulnérables dans les zones peu accessibles. Les équipes de la Croix-Rouge se chargent également de conclure des contrats avec les commerçants locaux afin de pouvoir mettre en place des distributions de vivres en échange de coupons préalablement distribués aux bénéficiaires ciblés.
En 2023, grâce à l’appui financier de la Direction Générale de la protection humanitaire et l’aide humanitaire de l’Union Européenne, du programme d’Aide Alimentaire Programmée du Gouvernement français et de l’Agence luxembourgeoise pour la Coopération au Développement, ce sont ainsi plus de 180.000 personnes qui ont reçu une assistance pour couvrir leurs besoins alimentaires suite à leur déplacement ou pendant la période de soudure.
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